C’est dans une grotte proche du port qu’Hercule se serait reposé après avoir accompli ses douze travaux.
La Méditerranée finit-elle ou commence-t-elle à Tanger ? Sur le passage des oiseaux migrateurs et de l’équivalent du cinquième du commerce maritime mondial, la ville s’étire enfin, sortant d’un trop long sommeil mais sûre à présent de son destin.
Avec le projet Tanger Métropole l’objectif est d’octroyer à cette cité mythique du Maroc septentrional le leadership du bassin méditerranéen. Pour maître programme, cet acronyme – CERUS – pour culture, économie, religion, urbanisme et social.
Mohamed, wali de la région Tanger-Tétouan, est intarissable sur cette titanesque entreprise à l’horizon 2017.
-Tanger n’a plus vocation à être seulement une source d’inspiration littéraire. Il va falloir compter avec elle et son ambition de devenir la locomotive économique du pays.
Qu’en pense Casa ?
Hanae est architecte. Ses yeux étincellent quand elle parle de Tanger Métropole qui signifie création de logements, désengorgement de la ville, aménagement de nouveaux axes de circulation mais aussi réhabilitation des ruelles de la vieille ville, valorisation du patrimoine, dépollution du littoral et des oueds qui traversent les quartiers.
-Les sites forts de la ville ne seront pas oubliés, dit-elle. Des commerces artisanaux seront implantés près des grottes d’Hercule, la Villa Harris sera rénovée et le Parc Perdicaris, sur les hauteurs, est déjà en cours de réaménagement. Cent fois, dans mes rêves, j’ai inauguré le téléphérique qui reliera bientôt la casbah au nouveau port de pêche. Je vous y invite.
Hassan, directeur marketing de Tanger Méditerranée – Tanger Med pour les intimes – insiste, lui, sur le développement promis de ce port en eaux profondes qui accueillera bientôt huit millions de conteneurs chaque année.
-Tanger Free Zone constituera un exceptionnel relais de croissance, affirme-t-il, sans compter les apports de la ligne à grande vitesse qui mettra Tanger à deux heures de Casablanca.
Fatima travaille à la mairie de Tanger. Elle est née et a grandi dans cette ville qu’elle admet déjà ne plus reconnaître tout à fait.
-Les financements ont été trouvés pour créer plus de cinquante écoles et crèches, dit-elle fièrement. Et la santé n’est pas négligée. Plusieurs dispensaires nouveaux vont voir le jour et les centres de santé existants vont être réhabilités et modernisés. Vous verrez. Revenez dans deux ans.
Le programme Tanger Met comporte aussi des aspects religieux qui interpellent. Pas moins de onze mosquées vont être édifiées et sept seront rénovées « dans une démarche et une dynamique positives », précise le maire.
-C’est le moyen le plus sûr de contenir toute tentation salafiste. La réforme du champ religieux prône les valeurs de tolérance et de respect du culte.
De là à le favoriser, diront certains.
Tanger a longtemps été oubliée par les autorités de Rabat. A l’étranger, elle trainait avec elle une réputation sulfureuse qu’aucune autre grande ville portuaire de la Méditerranée n’avait pourtant à lui envier. Aujourd’hui, la « ville des deux mers » ou la « ville des étrangers » pointe toujours ses quatre canons sur l’Espagne, toute proche au-delà du détroit, mais sourit de plus en plus à l’Europe.
Vue de la terrasse des Paresseux, la baie nimbée de lumière offre un panorama qui récompense le voyageur de ses efforts et lui donne envie de revenir. Et il revient. Dans Tanger, la belle délaissée, nouvelle maîtresse qui se rebelle et se redresse.
Didier TURCAN
TANGER , ville bien entendu élue au titre des Parcours Emotion, Urbatours, incentives, missions et destinations meetings de Covos Baxon. Devis, conception, organisation, accompagnement : Roch GUILABERT – Anne LE CALVE – Tel : 01 55 20 23 83 – Covos Baxon, partenaire de L’ENTREPRISE EN MOUVEMENT.