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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 18:10
SANTE AU CŒUR DE LA CITE EN QUESTIONS – D. TURCAN

Comment est née l’idée du programme Sante au cœur de la cité ?

D. T.   SANTE AU CŒUR DE LA CITE s’inscrit dans le cadre du Projet Valauval qui est un programme de recherche visant à développer une offre de services aux entreprises et aux villes fondée sur la dynamique entre ces deux entités. L’objectif étant de proposer un repositionnement de l’une et de l’autre intégrant le rôle  social fondamental que l’une et l’autre sont appelées à tenir et valorisant le partenariat croissant qui, progressivement, va les unir. La volonté est d’optimiser toutes les ressources et potentialités du couple ville/entreprise. SANTE AU CŒUR DE LA CITE est le volet du Projet Valauval dédié au secteur économique de la santé.

Qu’est-ce que la Stratégie Urbaine d’Entreprise ?
D. T.  La S.U.E est un axe de développement et de communication nouveau proposé aux entreprises qui privilégie la problématique urbaine, jouant du contraste des vertus d’intimité, de proximité et d’universalité de la ville, favorisant les partenariats ville/entreprise et, par une politique de donnant-donnant, qui considère le consommateur, ou le patient, par le biais de sa condition de citadin.

Façe à l’inexorable montée en puissance des villes et des régions, les entreprises vont devoir initier une nouvelle communication, entre le produit et le corporate, qui s’inscrive dans une stratégie urbaine pré-élaborée. La stratégie urbaine est un peu à la communication traditionnelle ce que l’art contemporain fut à l’art académique : les supports explosent, on communique ailleurs et autrement, en étant présent et utile. Parallèlement au concept d’entreprise citoyenne, en vogue depuis quelques années, se développe sur un autre registre celui d’entreprise citadine.

La S.U.E suggère aux entreprises de s’inscrire dans le quotidien urbain des consommateurs autrement que par la publicité. Elle définit et exécute toutes actions visant moins à marteler un message ou une enseigne qu’à satisfaire un réel besoin ou un confort citadins. Le XXIe siècle sera inéluctablement urbain ; le questionnement par l’urbain n’est pas un hommage rendu à la ville mais la simple anticipation d’un phénomène par lequel la ville va être perçue comme une échelle de référence, un monde réduit encore façonnable, le support inédit d’un discours global.

L’idée que les entreprises doivent développer une stratégie spécifiquement urbaine c’est à dire calibrée aux dimensions de la ville et selon les critères d’analyse et de référence qui y sont attachés, ne constitue aucunement une nostalgie du « small is beautiful ». D’une part, les villes s’inscrivent désormais dans des réseaux ; la révolution numérique et les progrès technologiques considérables en matière de transports ont introduit une économie de flux qui est venue contester la suprématie de l’économie de lieux. Par ailleurs, les villes développent des modèles reproductibles. Une initiative menée à Sydney peut être répliquée à Madrid ou à Montreal moyennant les seuls aménagements culturels nécessaires.

 

Comment les acteurs de santé peuvent-ils, concrètement, s’inscrire, au sens entendu, dans la problématique urbaine ?

D T. On ne pourra là encore que donner de simples indications. Les idées viendront cheminfaisant. Immédiatement, on songe bien entendu au soutien ou la prise d’initiatives visant à préserver le capital-santé des citadins ( qualité de l’air ambiant, nuisances sonores, traitement des eaux, gestion des espaces, hygiène des rues, maîtrise de l’énergie …) et le développement en partenariat d’un urbanisme favorable à la santé. La prise en charge d’actions de recherche et d’études ayant pour cadre imposé ou jugé pertinent la ville ou le quartier devra faire l’objet de la communication la plus large possible.

La participation au financement d’équipements témoins ou à la reconversion d’équipements existants susceptibles d’améliorer le cadre de vie ou de favoriser la pratique du sport et de la détente en ville est parfaitement envisageable dès lors que les réalisations financées seront reproductibles, déclinables et transposables. Dans le prolongement plus classique de l’activité des acteurs de santé, se mettront progressivement en place des programmes post-congrès de « découverte santé » des villes, des visites, des échanges, des réunions de travail et de réflexion avec les cœurs de santé – hôpitaux, unités de soins, centres de recherche – regroupés en centres d’excellence.

Des problématiques de sécurité à celles liées à l’environnement, du développement des services de proximité au renouveau des quartiers délaissés, les acteurs de santé multiplieront leurs interventions au niveau de l’information, de la formation, du conseil, de l’ingénierie et, bien entendu, du lobbying.

A court terme, elles pourraient être les premières entreprises à intégrer une fonction « stratégie urbaine » dans le prolongement de celle de RSE. A l’aune des contraintes du développement durable qui s’imposent désormais à tous niveaux, si les autorités locales, les familles et les associations de patients ont pris une place que nul ne saurait ou ne voudrait leur contester, elles doivent pouvoir compter sur l’initiative privée définitivement convaincue qu’elle n’appréhendera jamais mieux le marché et les enjeux globaux qu’au travers de son implication dans la ville. La santé va s’inviter dans l’histoire urbaine.

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