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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 15:40

CIRCULAIRE

 

Le dispositif visant à soumettre les rémunérations allouées aux salariés par des personnes tierces à l’employeur ( Article L. 242-1-4 du Code de la Sécurité Sociale) précisé par Décret du 25 octobre 2011 a fait l’objet d’une circulaire interministérielle en date du 09 novembre 2011.

Avant d’évoquer quelques aspects de ce texte, rappelons qu’une circulaire administrative est un document adressé par une autorité ( en l’espèce trois ministères) à l’ensemble des services concernés par lequel ces derniers sont éclairés sur l’interprétation qu’il convient de faire d’une loi, d’un décret ou d’un arrêté. Il s’agit là d’une recommandation qui n’a pas de caractère impératif et qui peut toujours et à tout moment être modifiée par des instructions complémentaires. C’est sous cette importante réserve que les administrés peuvent cependant se prévaloir d’une circulaire publiée et l’opposer à l’Administration.

Cette circulaire du 09 novembre précise que les sommes et avantages visés par l’Article L. 242-1-4 du CSS sont ceux attribués dans le cadre d’opérations ayant pour objectifs soit l’augmentation du volume des ventes et/ou des parts de marché du tiers payeur, soit la sensibilisation des salariés aux produits ou services de la personne tierce afin qu’ils puissent les prescrire, directement ou indirectement. Le premier cas de figure évoque une opération classique de stimulation externe des ventes, le second l’organisation de réunions d’information ou de formation au profit des salariés (un fabricant de machines-outils invite les commerciaux de ses revendeurs pour leur présenter le modèle dernier cri).

Le texte distingue par ailleurs l’objectif purement financier poursuivi par le tiers de l’objectif servant le développement de sa seule renommée. L’intérêt de cette distinction n’apparait pas clairement. Sauf à indiquer qu’à un moment ou à un autre la mission du salarié doit bien être définie dans le cadre de relations directes entre l’entreprise tierce et le salarié. A défaut de lien de subordination, un lien existe donc , créé à partir  d’instructions données au salarié par le tiers.

Une autre recommandation de la circulaire précise que l’Article L. 242-1-4 peut  s’appliquer sans égard de l’atteinte ou non des objectifs visés par le tiers. Ce commentaire révèle toute l’ambigüité de l’approche des parlementaires et du gouvernement concernant la question traitée. Si on se place sous l’angle d’un Incentive pur, il n’a pas lieu d’être. Dans cette circonstance, en effet, il ne peut y avoir récompense, sommes ou avantages en nature, que si les objectifs poursuivis par le tiers payeur sont atteints. En réalité, les débats à l’Assemblée Nationale, notamment ceux du 21 novembre 2011, ont de manière quasi-obsessionnelle fait référence à la pratique des cadeaux. Avec le grave inconvénient d’occulter l’avantage majeur procuré par le recours à l’ Incentive : l’effort supplémentaire consenti par les professionnels stimulés. Et nous sommes là très loin du cadeau de complaisance. Cette observation est importante. Même les auteurs de l’amendement visant à relever le plafond des rémunérations donnant lieu à la seule contribution libératoire de 20% (pour en porter l’assiette annuelle de 100 à 150% du SMIC) ne semblent pas s’être affranchis de cette équivoque. Le rapporteur lui-même, Yves BUR, demandait qu’on prît conscience du fait que le relèvement de ce plafond représentait « deux millions d’euros de cadeaux délivrés à des tiers, sans cotisations sociales ». Ce qui a permis aux députés de l’opposition présents de déplorer la part belle faite à ces cadeaux et l’impact en résultant sur les comptes sociaux. Patrice VERCHERE, favorable au projet, adoptait lui une défense assez maladroite, arguant que « la pratique de cadeaux permettait à des petits ou moyens salaires de bénéficier de quelques avantages en nature ». Nulle référence au cours de ces débats à l’activité supplémentaire engendrée  par les opérations d’ Incentive et l’octroi de récompenses en contrepartie exclusive d’un effort fourni.

La circulaire du 09 novembre énumère un certain nombre d’exclusions du champ d’application de l’Article L. 242-1-4 du CSS. Parmi elles, les programmes « miles » (nous sommes contents pour notre compagnie aérienne nationale, bien entendu non citée), les voyages de formation dans le secteur du tourisme (les « éductours ») et les réunions d’information et d’animation de réseaux de vente ou de prescripteurs à des fins exclusivement professionnelles (entendre les séminaires, les congrès et, probablement, les salons). La qualification de ces différentes opérations pouvant toujours être mise en cause sur le fondement de la procédure d’abus de droit prévue à l’Article L. 243-7-2 du CSS, disposition subtilement rappelée par la circulaire.

D’autres dispositions de la circulaire du 09 novembre 2011 pourraient être commentées dans le cadre d’une analyse se voulant exhaustive et particulièrement le régime spécifique des titres-cadeaux. Nous retiendrons ici, pour finir, le soin extrême pris par cette circulaire pour nous convaincre de la souplesse de son interprétation des conditions d’application de la contribution libératoire. Ainsi, les salariés concernés peuvent ne pas être obligatoirement qualifiés de commerciaux aux termes de leur contrat de travail. Il suffit qu’ils exercent leur activité en lien direct avec la clientèle (on peut penser à des salariés chargés de SAV ou de la maintenance des matériels vendus). Ce lien direct lui-même, précise la circulaire, peut être dématérialisé, dépersonnalisé par la pratique citée du télémarketing.  Enfin, l’usage d’allocations de sommes ou avantages aux salariés par une entreprise tierce reçoit la définition la plus vaste et la plus floue qui soit : pratique habituelle du secteur d’activité du salarié, régulièrement constatée.

Parmi  les secteurs d’activité réputés respecter les critères de commercialité et d’usage selon la circulaire, on relèvera ….. les portiers d’hôtels. C’est un indice ça, la porte n’est pas fermée à l’Incentive, invité là, implicitement, à brasser plus large.

Didier TURCAN / Roch GUILABERT

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 13:22

hemicycle

Dans notre communication sur ce blog du 08 novembre 2011, nous avions suggéré que le plafond de l’assiette des rémunérations désormais soumises, aux termes du nouvel article L. 242-1-4 du Code de la Sécurité Sociale, à un versement libératoire de 20% des sommes versées, soit relevé de 100% du SMIC à 200%. Et prétendu que cette disposition serait susceptible de satisfaire tout le monde, URSSAF, entreprises tierces à l’employeur, salariés, tous acteurs d’une économie de l’incentive redevenue raisonnable.

 

Concrètement, dans une telle hypothèse, le montant net disponible bénéficiant au salarié « motivé » résulterait du calcul suivant : 2 720 € (2 fois le SMIC) – 204 € (franchise égale à 15% du SMIC) – 503 € (versement libératoire de 20%) = 2 013 €. Soit une somme qui redonnerait du sens au mécanisme de l’incentive. A notre très humble satisfaction, cette idée, après avoir un temps musardé du côté de la rue de l’Université, a été à moitié reprise par les députés par l’adoption de l’article 10 quater du Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2012 du 22 novembre dernier.

 

La contribution forfaitaire libératoire s’appliquerait désormais à un montant compris entre 15% du SMIC et 1,5 fois ce même salaire de référence. Reprenant le calcul ci-dessus, les sommes nettes disponibles après imputation du versement libératoire s’inscriraient à un montant maximum et non pénalisant de 1 470 €. N’importe quel professionnel du MICE le confirmera : cette enveloppe demeure insuffisante pour préserver un mécanisme de motivation par le voyage dont l’efficacité économique n’est pourtant plus à démontrer. Il reste un peu moins d’un mois avant l’adoption définitive de la LFSS pour 2012, en dépit du travail de sape parlementaire de nos chers sénateurs qui s’est poursuivi le 23 novembre par le rejet, en nouvelle lecture, du projet de loi de l’Assemblée Nationale adopté la veille en recourant à la très procédurière motion dite de la question préalable.

 

Il faut soutenir la proposition de relèvement du plafond des sommes soumises à la nouvelle contribution libératoire à 2 fois le SMIC. Ce relèvement parait acquis à hauteur de 1,5 fois. Encore un effort, camarades, on va y arriver.

 

Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012, nouvelle lecture, Assemblée Nationale, 22 novembre 2011, texte n° 763.

 

 

Didier TURCAN

 

 

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 11:18

  Business Travel

 

Les professionnels du MICE, princesses déchues, ne peuvent plus guère à présent se permettre d’attendre qu’on succombe à leur charme. La démarche paresseuse qui consiste à simplement souligner, auprès des clients potentiels, l’évidence des compétences de chacun ou de son savoir-faire a vécu. Trop peu de budget, trop de concurrence, trop de produits qui ne surprennent plus, trop d’arguments de vente mille fois ressassés. Alors, pour tout ça, la recherche, la mise au point et le développement de produits nouveaux (voir sur ce blog notre article du 29 septembre 2011).

Le MICE compte parmi les secteurs d’activités qui ont connu la plus étonnante évolution au cours de ces trente dernières années. En apparence complexe, la matière, la texture du MICE aujourd’hui est d’une rare cohérence. On pourrait dresser la liste des services proposés par les professionnels du MICE en respectant un ordre selon lequel chaque compétence nouvelle gagnée au fil des années découlerait immédiatement de la précédente. Il ressortirait de cet arrêt sur image qu’aucune compétence revendiquée par le MICE moderne n’est usurpée. Et la mise au point serait faite avec les commentaires erronés ou les appréciations dévalorisantes un peu trop lus et entendus à propos de cette activité.

Ainsi, par exemple, ramener le MICE à la réservation de salles de séminaires ou de chambres d’hôtels, via iBAHN ou autrement, n’est pas réducteur, c’est idiot. Et démontre surtout une méconnaissance regrettable du sujet traité. Comme on l’a déjà souligné, c’est pas moins de vingt-cinq services et produits que les professionnels du MICE sont à même de proposer à leurs clients. Et qui vont de l’organisation d’un séminaire interne à la réunion générale, du voyage d’études au lancement de produit, de l’implantation événementielle à la production audiovisuelle ou scénographique.

De même, prétendre que les compétences en matière de MICE sont en voie d’être réintégrées au sein des entreprises clientes, c’est aller contre l’évidence et les tendances de fond qui, au-delà même de la seule externalisation, invitent les entreprises, toutes les entreprises, à se recentrer sur leur métier et à chasser hors du champ de leur exploitation propre toutes les tâches secondaires ou ancillaires. Dans les entreprises de santé aujourd’hui, en dehors de la population des visiteurs médicaux, les personnels des services congrès sont traqués. Des départements entiers disparaissent et les directions des achats s’imposent comme interlocuteurs privilégiés. Et ces dernières s’empressent de mettre en concurrence les offres externes ; elles se veulent en réalité juges de l’achat et lorsqu’elles sont amenées à s’impliquer directement dans des accords firmes avec des chaînes d’hôtels par exemple, elles en confient immédiatement la gestion au consultant ou prestataire choisi pour prendre en charge  la maîtrise d’œuvre de l’ensemble des opérations.

Quant à la concurrence exercée à l’encontre des professionnels du MICE par des gourous venus d’horizons improbables, on rappellera uniquement qu’aucun d’entre eux n’est susceptible d’offrir à la fois garantie financière, responsabilité civile adaptée, qualité des process et des services, compétitivité tarifaire, connaissance des réseaux et optimisation fiscale. Cette dernière étant assurée par la technique éprouvée du mandat qui procure par ailleurs l’avantage particulièrement recherché de la transparence totale des opérations confiées. Fermons le ban.

La demande est forte qui émane des entreprises de contraindre les coûts sur les opérations MICE et sur tous les frais liés aux déplacements professionnels. Le secteur du voyage d’affaires en sait quelque chose. Bien longtemps que les exigences des entreprises consommatrices ont technicisé cette profession, l’ont soumise à des process un brin élaborés et l’ont contrainte à la production régulière d’une batterie de statistiques rendant compte dans le détail des modes de consommation internes. Il n’est pas franchement surprenant que ces mêmes entreprises exigent à présent que leurs besoins MICE soient traités de la même manière que leurs besoins en voyages d’affaires. Et donner du même coup l’idée aux grands opérateurs du travel management de nouer des partenariats stratégiques avec ceux du MICE. On observera au passage qu’à ces occasions on parle de mariage entre des professions qui n’ont jamais vraiment divorcé.

Ces rapprochements alimentent de nouvelles peurs : l’industrie du MICE, c’est sûr,  sera la prochaine victime des ogres du voyage d’affaires. Le surdimensionnement de certains opérateurs empêcherait toute équité partenariale. En réalité, on peut douter de cette crainte de voir une expertise phagocytée par l’autre. Ces regroupements, horizontaux ou verticaux, s’ils se poursuivent, se feront dans l’espoir partagé de débusquer de nouveaux leviers de croissance. Soit, vu du MICE, par l’apprentissage d’une plus grande rigueur de gestion qui laisse entrevoir de réelles perspectives de rationalisation des coûts clients et de retour sur investissement. Soit, côté voyages d’affaires, en bénéficiant du travail de diversification opéré depuis plus de vingt ans par l’industrie du MICE et de l’apport de clients nouveaux, appâtés par la maîtrise des supports et des contenus plus que par l’approche logistique pure.

Il reste que les regroupements annoncés ou en cours entre MICE et voyages d’affaires maintiennent le principe d’équipes différenciées, localisées ou non au sein d’une même structure juridique. Les expertises concernées sont devenues bien trop sophistiquées pour être rangées sagement sous un même chapeau.

Si des économies étaient à réaliser en amont à l’occasion de ces rapprochements, elles se feraient, comme souvent, au niveau des coûts de structure et des fonctions administratives. Pas sûr que cela bénéficie directement aux clients. Bien plus avantageuse en revanche pour ces derniers sera la consolidation des process de paiement au niveau des principaux fournisseurs et l’adoption privilégiée des règlements via une carte corporate.

MICE et Voyages d’Affaires cheminent, et pour cause, depuis longtemps ensemble. Le regroupement de ces professions au sein de structures internationales destinées à répondre à une demande globale est un thème très en vogue dans les colonnes de la presse spécialisée. Le phénomène y est décrit comme une tendance lourde. Mais la confusion des genres échapperait à toute logique économique et le métier unique à échelle continentale n’est ni réel aujourd’hui, ni souhaitable demain.

 

Roch GUILABERT

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 12:56

 Armani

 

L’hôtel ARMANI MILANO vient d’ouvrir à Milan, via Manzoni. 16 500 m² en forme de A. Cette réalisation s’inscrit dans un programme mené en partenariat par le couturier et le groupe dubaïote Emaar Properties PJSC à Dubaï, en Egypte et au Maroc.

Giorgio Armani a supervisé toute l’architecture intérieure avec la même rigueur qu’il réserve à ses collections. Le style se veut dépouillé, asiatisant. Les teintes sont nacrées, les sols en damier, les comptoirs en pierre véritable ; les bois sont laqués et le marbre est noir. L’onyx ivoire dégage un blond sablé « très flatteur pour le visage des femmes ». On ne se refait pas. L’hôtel aux teintes minérales qui révèle des nuances d’or beige et de vert lichen est installé dans un bâtiment érigé en 1937. Trois ans et demi auront été nécessaires pour achever cet ensemble qui comprend 95 chambres et suites.

 

Tout respire Armani : la mise à disposition d’un lifestyle manager, superintendant privé qui satisfait tous les caprices du client, la cuisine italienne Armani et ses fameux raviolis aux cèpes, le mobilier signé Armani Casa avec la boutique au pied de l’hôtel si l’on veut emporter un peu d’Armani chez soi. Sans oublier l’eau minérale siglée Armani, les senteurs de cendre et d’ambre inspirées du parfum Bois d’Encens, signé Armani Privé, les savonnettes en forme de galet à l’identique de ceux de l’île de Pantelleria où le maître des lieux possède une maison.

Délicieusement hors du temps tout cela. Armani parle de son dernier bébé comme d’une résidence qui doit donner le sentiment d’une « opulence non ostentatoire ». Provoc’, Armani ?

Comme tout ce qu’il touche, le couturier a voulu imprimer sa marque sur le nouvel hôtel. Reste à savoir comment l’hôtel va impacter ce quartier de Milan, le déjà prestigieux « quadrilatera de la moda ». Une référence de plus dans le domaine du luxe, sans doute.

Du talent, du raffinement, de l’élégance, de l’esthétisme mais pas d’audace.

 

DT

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 12:35

hemicycle

 

Il porte le numéro 2011-1387 et il est daté du 25 octobre 2011. Il a été publié au JORF n°2052 du 29 octobre 2011, page 18270.

Il est relatif aux « obligations déclaratives de la personne tierce à l’employeur mentionnée à l’article L. 242-1-4 du Code de la sécurité sociale ».

Voilà, voilà. Ce sont les coordonnées du Décret qu’à la suite de la loi LFSS pour 2011 tous les professionnels de l’INCENTIVE attendaient.

Il est applicable aux sommes et avantages alloués à compter du premier jour du mois suivant sa publication. Le nouveau dispositif est donc entré en vigueur le 1er novembre 2011.

Il devait préciser les modalités d’information de l’employeur direct des salariés concernés et de l’organisme de recouvrement par la personne tierce sur les sommes ou avantages versés auxdits salariés. C’est fait au moins pour l’employeur. La transmission de ces informations sera effectuée au plus tard, au choix de la personne (entendre société) tierce, le premier jour du mois suivant l’allocation des sommes et avantages ou le 30 juin de l’année civile suivant celle de cette allocation.

Rendez-vous donc  le  30 juin 2012 pour la suite du feuilleton au titre des INCENTIVES opérés sur les deux derniers mois de 2011 ….

Ultime précision, aux termes de l’article L. 242-1-4 ci-dessus, un arrêté du ministre chargé de la Sécurité Sociale doit déterminer les règles selon lesquelles les sommes recouvrées au titre de la contribution libératoire ( rappel : 20% d’une somme comprise entre 15 et 100% du SMIC) sont réparties entre les contributions sociales et les cotisations des assurances sociales, d’allocations familiales et d’accidents du travail.

Bon, cet arrêté ne va pas réellement compter parmi nos préoccupations immédiates. Le nouveau régime est en place et devrait commencer par dégrader un peu plus les comptes des entreprises de transport qui ont développé des programmes de fidélisation et pénaliser les entreprises qui auront enclenché  des challenges et des campagnes de motivation sur l’année civile.

Plus que jamais, vos commentaires sont attendus dans le cadre des Assises virtuelles de l’Incentive. Merci

 

Roch GUILABERT    

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 19:06

  Numérique

 

L’invention de l’automobile, celle du train ou celle de l’avion n’ont pas supprimé la marche à pied. Les unes et les autres ont certes rétréci le monde mais elles se sont insérées dans un univers déjà en mouvement où chacune a pris sa place. Evolutions technologiques considérables sans doute, révolution copernicienne non.

Les technologies numériques devaient balayer nos modes de production, nos modes de consommation, nos modes d’existence. Les murs de la ville sont toujours debout et paraissent même plus solides que jamais.

La ville : jamais une idée aussi ancienne n’a été à ce point aussi moderne. La ville redevient le terrain de prédilection de la jeunesse qui banalise à toute vitesse le progrès et demeure fidèle aux valeurs qui l’ont façonnée. La ville s’ouvre aux entreprises, aux enseignes qui planchent en grand nombre sur la mise au point de nouvelles stratégies aptes à satisfaire toujours davantage les besoins d’un consommateur-citadin parfaitement décomplexé.

Une fois l’assaut donné par les  technologies nouvelles, ce qui est vraiment révolutionnaire aujourd’hui, ce n’est pas l’intrusion envahissante du numérique dans nos vies mais l’alliance du numérique et du territoire qui se forge naturellement, l’essor de l’un prenant appui  sur la renaissance de l’autre. Ce qui est vraiment innovant dans nos modes de vie, c’est l’adoption unanime, presque irrationnelle, d’une démarche qui relie le numérique au territoire. Et cette démarche est d’abord celle empruntée par les jeunes générations qui ont intégré la communication numérique comme elles se sont réapproprié, dans le même temps, le territoire pour faire vivre ou faire renaître des quartiers entiers de nos villes, refaire vibrer des lieux parfois improbables ou délaissés.

Et l’on va de l’un à l’autre, de l’écran au bitume, jouissant au passage  de cette extraordinaire faculté de faire exister virtuellement  dans leurs plus intimes détails   de futures réalisations terrain . Les outils de PAO, de conception, de mise en ambiances en urbanisme parviennent à ce point de réalisme tel qu’au jour de l’inauguration du projet architectural se produit comme une sorte de rencontre du troisième type avec un OVNI familier. Les repères sont chamboulés, les mondes s’interpénètrent, les dimensions se confondent.

Entre numérique et territoire, l’économie moderne oscille. La réalité est complexe. Il n’y a pas numérique d’un côté  et territoire de l’autre. Les deux mondes se croisent pour collaborer. C’est un site de vente d’optique en ligne qui prend le pari de traiter les demandes de ses futurs clients avec toute la compétence requise et à des tarifs hyper-compétitifs mais qui programme, à terme, l’ouverture de plusieurs points de vente. C’est un récent rapport officiel sur le commerce qui en appelle à tous les commerçants, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité,  pour combiner les méthodes traditionnelles de vente avec ce puissant vecteur d’échanges et d’informations qu’est Internet. Et de saluer le succès du « passeport pour l’économie numérique » en rappelant que les échanges numériques ne rendent pas obsolètes les contacts humains directs mais qu’au contraire, les uns et les autres se potentialisent.

C’est l’urgence ressentie en vue de réglementer le nouveau domaine de la pharmacie virtuelle et la vente de médicaments sur Internet afin de lui conférer les garanties attachées à la pharmacie d’officine physique. Et la volonté des pouvoirs publics français d’interdire les « pure players » et de coupler la vente en ligne à un lieu de vente physique. Il ne faut peut-être pas voir dans la démarche la simple tentation d’une profession de s’arc-bouter sur un monopole et sur des compétences, au demeurant légitimes. L’adossement des sites de vente en ligne de médicaments à des pharmacies physiques pourrait être une idée beaucoup plus moderne qu’on ne le pense.

Pour demeurer dans le domaine de la santé, c’est le développement de la télémédecine qui vient compenser les carences dues à la désertification médicale et aux techniques de laquelle seront formées les infirmières, professionnelles de terrain et animatrices de territoire, s’il en est.

C’est enfin l’heureuse fortune d’un programme comme SANTE AU CŒUR DE LA CITE, apparu il y a près de deux ans dans le paysage français et dont l’ambition est d’exprimer et d’incarner la dimension urbaine de la santé. Support inédit de débats, d’échanges, d’initiatives, ce programme opère à partir d’une plateforme permanente via Internet et d’une présence régulière sur le terrain pour y tenir congrès, colloques, symposia et autres manifestations associées. L’alliance collaborative du numérique et du territoire est l’ADN de ce programme, chaque message y bénéficiant d’une chance double  de porter et d’impacter.

Très peu d’activités économiques naissantes ou existantes aujourd’hui peuvent s’affranchir de l’impératif d’une présence numérique. Mais l’économie numérique a cessé de toiser le territoire et un partage du marché inéluctablement s’opère.

L’homme, une fois de plus, s’en tire bien.  

 

 

Roch GUILABERT

www.santeaucoeurdelacite.com

@santecite

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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 11:18

 VILLE VISIBLE

 

« Personne n’a jamais vu l’Etat » proclamait Georges BURDEAU, professeur de droit constitutionnel. Douze ans après sa disparition, on ose ajouter : personne n’a jamais vu l’Europe, ni la région, ni le département.

Mais la ville ? Tout le monde a vu sa ville. Quelle que soit sa taille, gros bourg ou métropole, la ville reste à échelle humaine. Le citadin l’appréhende, l’évalue, y a ses repères, en a la mesure. Si la ville est territoire, elle est aussi communauté d’individus d’une infinie variété qui tous les jours se croisent et se rencontrent. Des individus qui perçoivent et identifient le territoire dans lequel ils évoluent. Et cette reconnaissance de la ville par ses habitants et par ses usagers a curieusement été négligée jusqu’à présent par les études marketing et les campagnes de communication.

Aujourd’hui, et particulièrement dans le domaine de la santé, nous sommes en recherche de nouveaux formats, de nouveaux supports, de nouvelles tribunes pour faire passer les messages. Et ces messages sont nombreux : le patient-expert, la prévention, l’éducation thérapeutique, l’hôpital hors ses murs, les pratiques avancées de certaines professions de santé qui font bouger les frontières, les coopérations inter-professionnelles, le rôle désormais essentiel des associations de patients …. . Autant d’actions et de thèmes souverains qui devront débusquer le patient et le professionnel de santé dans ce qu’ils ont de plus quotidien, de plus intime : la ville, et l’environnement immédiat. Le patient-expert tant recherché a un don naturel, celui de la ville. Travaillons à partir de cette faculté qu’il a de vivre en ville ou dans l’entre-villes. Traquons le patient savant chez le citadin mis en lumière : le patient, en sa qualité de citadin.

Les soins s’administrent en ville, la vie s’invente en ville. Nous sommes tous, qu’on le veuille ou non, rattaché à la ville. Il nous faut changer l’angle de vue de la vie dans la cité et dégager une image favorable de la ville. Inscrivons-nous décisivement dans le champ urbain de la santé pour donner toutes ses chances aux réformes engagées de notre système de soins par la loi HPST et par tous les débats initiés dans son sillage.

Tout invite à positiver l’image de la ville. Et à développer une stratégie de communication autour du patient-citadin. Profiter de cette révolution française de la santé que nous vivons actuellement pour parler autrement de la santé.

Et pour ceux, nombreux, pour qui la ville est loin d’être le paradis, suivre le précepte d’Italo CALVINO : « chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire de la place ».

 

Didier TURCAN

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 09:53

hemicycle

 

Novembre 2011, la profession attend  toujours la publication du Décret devant définir les modalités de l’article 21 de la loi de financement de la Sécurité Sociale (LFSS)  pour 2011 adoptée le 20 décembre 2010, et devenu l’article L. 242-1-4 du Code de la Sécurité Sociale.

Rappelons le dispositif introduit par cet article tant  redouté par  les  professionnels du MICE.

Toute somme ou avantage alloué à un salarié par une personne qui n’est pas son employeur en contrepartie d’une activité accomplie dans l’intérêt de cette personne est assimilée à une rémunération malgré l’absence de lien de subordination. En conséquence, cette rémunération est passible des charges sociales pesant sur les salaires.

Toutefois, dans l’hypothèse où le salarié exerce une activité pour laquelle il est d’usage qu’une personne tierce à l’employeur alloue des sommes ou avantages au salarié, les contributions sociales dues sont acquittées sous la forme d’un versement  libératoire à la charge du payeur tiers.

Voilà pour le principe et son importante dérogation.

En vertu de cette nouvelle disposition, une rémunération d’un montant inférieur à 15% du SMIC (soit 204 € valeur 2011) ne supporte aucune charge. Pour une rémunération comprise entre 15% et 100% du SMIC, ce versement libératoire est égal à 20% des sommes versées. La part de cette rémunération qui serait supérieure au SMIC est assujettie aux cotisations sociales à taux plein.

Nous vivons un temps où l’Etat et ses dépendances sont en quête éperdue de recettes. Il n’est pas réellement surprenant que tout ce qui peut s’apparenter à une niche fiscale ou sociale soit repensé ou remis en cause. On pourrait même faire l’effort de le comprendre sans pour autant adopter toutes les conclusions tirées à l’issue des débats parlementaires de décembre 2010.

Mais il nous faut rappeler quelques évidences.

Avec l’incentive, nous ne sommes pas dans la gestion de patrimoine ou l’arbitrage de placements rentiers mais dans l’économie active. Le mécanisme de l’incentive procède d’ un plus, d’une valeur ajoutée économiquement appréciable créée par un effort stimulé. C’est parce qu’il y a perspective d’une rémunération  « exceptionnelle » qu’il y a fourniture de cet effort. En contrepartie d’un travail supplémentaire, il est attendu une récompense adaptée et motivante. Et c’est toute l’économie de l’incentive qui repose sur cette étroite corrélation entre ce travail supplémentaire et la rémunération espérée. En contraignant la récompense, on tue dans l’œuf l’intérêt même du dispositif qui risque la disparition, non par fiscalisation ou socialisation excessive mais par désaffection pure et simple des stimulés. Il n’y aura plus d’élus parce qu’il n’y aura plus de candidats. Et chacun se contentera d’une rémunération comptée et prévisible.

C’est pourquoi nous proposons, non pas la remise en cause du principe de taxation des récompenses adopté par l’article 21, mais le déplafonnement de la récompense ou , à tout le moins, sa limite à 2 fois le SMIC, s’il faut absolument se référer à lui.

Nous nous trouverions alors dans un schéma qui pourrait convenir à tout le monde.

Pour l’URSSAF, la probabilité aux termes de ce texte de percevoir des cotisations à taux plein  au-delà du seuil de 1 360€ est infime. Les entreprises tiers payeurs s’apprêtent à cantonner leurs rémunérations incentive au montant unitaire de 1 000€, soit le SMIC diminué du versement libératoire de 20%. Permettre à ces mêmes entreprises d’aller au moins jusqu’à deux fois le SMIC reviendrait pour l’URSSAF à percevoir des cotisations supplémentaires.

Le tiers payeur, l’entreprise non-employeur, sait à présent qu’une taxe lui sera décomptée sur les frais de récompense. Il intégrera cette nouvelle donne à sa politique incentive quitte à demander à ses fournisseurs de bien vouloir réviser leurs prix et d’être un tantinet plus créatifs. S’agissant des voyages incentive, ils seront moins exotiques, plus courts mais devront demeurer attrayants. C’est le but.

Pour le salarié motivé, enfin,  le challenge commercial vaudra toujours le coup d’être relevé car l’effort consenti  ne sera pas déprécié mais reconnu à sa juste valeur.

Le décret d’application à intervenir peut-il remettre en cause le plafond prévu par la loi ? Non, en vertu du respect de la hiérarchie des normes. Mais rien n’empêche de faire étudier la question par les équipes ministérielles en charge de la mise au point de ce décret. Et rien n’empêche qu’avant la promulgation de ce décret, la discussion revienne devant le Parlement à la faveur de l’élaboration de la LFSS pour 2012. Et rien n’empêche que soit alors adopté un texte acceptable par tous.

Roch GUILABERT

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 15:38
C5FB

 

Le Club du 5, rue Frédéric Bastiat * se dispose à accueillir le mardi 13 décembre 2011, à 18h45, Monsieur Jean-Christophe FROMANTIN, Maire de Neuilly-sur-Seine, Conseiller Général des Hauts-de-Seine et Vice-président de Paris Métropole qui interviendra sur le thème « La place de la France dans la mondialisation ».

Pour tous renseignements sur l’inscription à cette conférence : contact@clubfredericbastiat.fr

 

Et pour préparer cette conférence : « Mon village dans un monde global » - J.C. Fromantin – François Bourin Editeur 2011.

 

*Le Club du 5, rue Frédéric BASTIAT a été créé en 1993, sous la forme d’une Association Loi de 1901, et rassemble des Avocats, des Notaires, des Gestionnaires de Patrimoine, des Juristes, des Fiscalistes, des Journalistes, des Investisseurs, des Banquiers, des Assureurs et des Dirigeants d’Entreprises. Le Club du 5, rue Frédéric BASTIAT est un Club économique ouvert aux idées novatrices. Son objet est la recherche économique et sociale et l’innovation, destinées à satisfaire les besoins économiques prioritaires de la population, optimiser les conditions d’activité des entreprises ainsi que la promotion de la pensée de Frédéric BASTIAT. www.clubfredericbastiat.fr

 

Didier TURCAN

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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 17:32
basquiat
 
Le maire de New York avait tenu à faire lui-même le déplacement. Le quartier de Clignancourt était plus modestement représenté par le maire du 18e arrondissement .  Sans doute n’avait-on pas trop bien pris la mesure de l’événement à Paris, ce jour-là.
Le premier jumelage international  de quartiers, entre Clignancourt et Manhattan, fut ainsi célébré, simplement,  un samedi  encombré de novembre 2012, jour d’ouverture hebdomadaire du célèbre marché aux Puces.
Côté américain, le discours fut enthousiaste, côté français, l’enthousiasme fut hésitant. L’idée avait été lancée par la délégation française lors d’une conférence internationale des maires et responsables locaux pour alimenter une conversation de salon. Mais elle avait séduit d’emblée les représentants américains. Puis elle avait  fait son chemin, débordant assez vite l’engouement de façade de ses initiateurs.
La délégation new-yorkaise ne sembla pas s’offusquer de cette légèreté toute française, se réjouissant déjà des échanges nombreux qui s’annonçaient  entre les populations des deux quartiers. On plaisanta prudemment sur l’aspect  Harlem de Clignancourt mais nul n’évoqua la disproportion, le déséquilibre, la différence de prestige ou de taille entre les deux quartiers.  L’un et l’autre avaient bien intérêt à cette union sans même avoir un statut identique : on cherchait  à rapprocher des  lieux de  vie et des ambiances  sans alibi politique  ni démarche sociologique particulière.
A mesure que les villes grandissaient dans le monde, l’idée de favoriser les échanges internationaux entre les quartiers semblait de plus en plus cohérente. Les échanges d’expériences dans le domaine de la vie locale touchaient là à l’intime. Les liens ne pourraient jamais être plus étroits entre les communautés et paraissaient en mesure de défier le succès feutré des jumelages de villes.
Le maire de New-York brossa à grands traits les aspects de la coopération future entre les deux quartiers dans le domaine culturel : expositions croisées, invitations d’artistes, séjours linguistiques à prix réduits, collaborations entre spécialistes de recherche urbaine, mise au point d’un outil eTwinning. Puis il en appela à la contribution active et financière des entreprises des deux quartiers dans le cadre des projets définis par le Comité de jumelage constitué. Enfin , il fit état des premières actions de soutien et de collecte de fonds et du projet de lancement d’une fondation.
Les représentants de Clignancourt insistèrent sur le rôle essentiel  attendu des associations locales de chaque quartier. Ils rappelèrent le précédent pompeux du Sommet mondial des quartiers d’affaires et du développement durable initié en février 2008 à La Défense pour illustrer un exemple de ce qu’il ne fallait pas faire : un jumelage élitiste. La vocation internationale des quartiers ne pourrait sérieusement s’imposer  qu’ à la faveur de relations fondées sur les modes de vie et avec le concours engagé et spontané des citoyens. Ce qui ne dispenserait pas, bien sûr, de se fixer des objectifs volontaristes en matière d’environnement, de gestion des déchets, de partage des savoirs et de bonne gouvernance.
La célébration se poursuivit et s’acheva par une réception à la mairie de la place Jules Joffrin. Rendez-vous fut pris à Park Row  pour le premier anniversaire du jumelage entre les fortifs et la «  ville debout ».  
L’événement fut relaté en une dizaine de lignes en troisième page du New York Daily News. En illustration : un poulbot dégustant un Banana Berry. Deux jours plus tard, dans l’enthousiasme, le Conseil de quartier de Clignancourt décida  d’introduire le canard à front blanc Square Marcel Sembat.
DT
 
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